La folie "camerounaise"

Une petite pensée ce matin pour ce jeune "fou" de mon quartier, m'a poussé a rédiger cet article, portant sur ce que je qualifierais de "fléau" dans la société camerounaise. En espérant qu'il soit toujours vivant et en pleine forme, j'aimerai bien le revoir un jour pour avoir l'occasion de rattraper mes erreurs passées...

Je me rappelle encore comment tout petits, mes amis et moi étions pris de frayeur à la vue d'un "fou". Nous fuyions dans tous les sens à la recherche de la première cachette à notre portée. Le "fou" était objet d’appréhension, voire d'abjection: il était sale, répugnant, agressif et surtout "a éviter comme la peste"!

Aujourd'hui, des années plus tard, mais aussi du à l'influence d'une autre culture sur ma culture d'origine, je regrette amèrement toutes ces attitudes disproportionnées!

Mais encore plus, je regrette qu'il n'y ait pas au Cameroun des infrastructures ou projets sociaux visant à améliorer les conditions de vie de ces personnes mentalement défaillantes.

Je regrette aussi que la responsabilité éducative de nos parents par rapport à ces cas de figure, soit des plus nulles! Un enfant, au moins avant la puberté, est le fruit de l’éducation de ses parents, de ce fait, je pense que si les parents n’étaient pas les premiers a leur jeter la pierre, nous accepterions mieux ces différences naturelles.

Il est a noter que chez nous, est qualifié de "fou" toute personne présentant le moindre déficit mental. C'est un grossissement de la réalité. Parfois, il suffit seulement d'avoir un handicap accentué (et ne pas être issu au moins d'une famille modeste) ou par exemple, simplement d’être sourd et/ou muet et directement on se fait catégoriser de "fou".

Je pense surtout que nous avons besoin de campagnes de sensibilisation, de la population et du gouvernement, pour qu'on comprenne que même un fou, aussi fou soit-il, est un être humain, qui a droit à la vie et au respect comme tout le monde. Qu'il faudrait songer à créer suffisamment et de réels établissements spécialisés dans leur prise en charge, au lieu de les traiter comme de la merde en les rejetant ou en les cachant. L'église également devrait songer à militer pour ce genre de cas et à sensibiliser le peuple, elle pourrait y jouer un rôle prépondérant.

Pour conclure, la folie est une maladie comme une autre et personne n'en est à l'abri, tâchons de nous en souvenir.

Nzuimanto